Produit défectueux. Vers qui se tourner ?

Un homme, de dos, sur un hoverboard, dans les rues d’une ville, la nuit (© AP Images)
Un demi-million d’hoverboards ont fait l’objet d’un rappel en 2016 après des signalements qu’ils pouvaient prendre feu. (© AP Images)

Batteries de téléphones portables. Berceaux de bébés. Airbags. Pneus. Jouets. Beurre de cacahouète. Chocolat. Steaks hachés surgelés. Feux d’artifice. Hoverboards.

Tous ces produits et des milliers d’autres ont fait l’objet d’un rappel grâce à des organisations de protection des consommateurs aux États-Unis et dans d’autres pays, car ils présentaient des risques.

Certains de ces rappels – comme ceux concernant les téléphones portables dont les batteries prennent feu ou les airbags de voiture qui explosent – font la une des journaux et inquiètent la planète entière. D’autres font beaucoup moins de bruit, mais déclenchent quand même un processus qui protège les consommateurs.

Dans certains cas, un problème apparaît dans un seul pays, lequel fait pression sur les fabricants pour qu’ils rappellent le produit en question dans le pays concerné. D’autres pays peuvent ensuite exiger que le produit soit rappelé chez eux si l’entreprise ne le fait pas d’elle-même.

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(© AP Images/Département d’État)

Aux États-Unis, que des millions de produits soient concernés ou quelques centaines seulement, les rappels sont généralement appelés « volontaires », car les entreprises acceptent de prendre des mesures après avoir collaboré avec les organismes de réglementation des produits.

La Consumer Product Safety Commission* (CPSC), qui exerce un droit de regard sur plus de 10 000 produits, a supervisé 410 rappels en 2015, tous volontaires. « Nous en sommes très fiers », a déclaré le porte-parole Scott Wolfson. Cette agence indépendante du gouvernement a pour mission de protéger les consommateurs contre les risques de blessures provenant de produits grand public. Elle peut obliger une entreprise à faire un rappel, mais si celle-ci s’y oppose, l’affaire peut traîner pendant un an ou plus avant d’être résolue au tribunal, alors que le produit est toujours en vente.

D’autres agences fédérales réglementent différents secteurs du marché.

La Food and Drug Administration (FDA) s’occupe des rappels concernant les médicaments et les produits de beauté* ainsi que la plupart des produits alimentaires. Le département américain de l’Agriculture est responsable des viandes, des volailles et des œufs*. Et pour les voitures automobiles, c’est la National Highway Traffic Safety Administration* qui supervise les rappels. Et le site internet fédéral recalls.gov* fournit tous les liens d’assistance aux consommateurs.

Woman standing next to car with writing on trunk saying "Keep off my rear I'm explosive!" (© AP Images)
Une automobiliste mécontente de Détroit, avec sa Ford Pinto de 1975. Ce modèle a fait l’objet d’un rappel suite à un risque d’embrasement des réservoirs d’essence en cas d’accident. (© AP Images)

En 2008, le Congrès a donné plus de pouvoir à la CPSC en l’autorisant à infliger des amendes pouvant s’élever à 15 millions de dollars. Un fabricant de déshumidificateurs a récemment été condamné à verser une telle somme, car certains de ses produits avaient pris feu et l’entreprise avait omis d’en informer l’agence de protection des consommateurs au moment où le défaut a été découvert.

Les consommateurs peuvent signaler des problèmes, mais les entreprises portent souvent elles-mêmes les défauts de fabrication à l’attention de l’agence.

L’un des défis consiste à retenir l’attention des consommateurs quand on leur demande de rapporter les produits défectueux pour qu’ils soient réparés ou remplacés. Les agences leur envoient des cartes de rappel, et plus d’une fois. Et maintenant, la CPSC envoie des avis de rappel sur Twitter, des blogs et d’autres réseaux sociaux. Ses employés surveillent des sites de vente en ligne comme eBay et Alibaba pour s’assurer que les produits rappelés ne sont pas refourgués discrètement via l’internet. Et bien sûr, l’agence met un numéro à la disposition des consommateurs qui préfèrent décrocher leur téléphone pour signaler un produit défectueux.

 

*en anglais