Le Programme d’action de Beijing, créé lors d’une conférence des Nations unies en 1995, établit un plan d’action pour développer les moyens d’action des femmes. Au cours du Mois national des femmes dans l’histoire, cette série de ShareAmerica explore 12 sujets de préoccupation identifiés lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. L’article d’aujourd’hui se concentre sur les progrès dans l’égalité économique.

Travail égal, mais salaire toujours inégal

Les femmes constituent la moitié de la population mondiale, mais elles ne gagnent en moyenne que la moitié des revenus engrangés par les hommes. La plupart du travail qu’elles font n’est pas rémunéré : elles élèvent les enfants, gèrent le ménage et garantissent le nécessaire à leur famille. Le Global Gender Gap Report 2014 suit les progrès accomplis à travers le monde pour combler l’écart entre les sexes. Le Nicaragua et le Rwanda figurent parmi les meilleurs élèves au classement, tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique demeurent à la traîne.

Des femmes vendent des produits dans un marché bien achalandé (Banque mondiale/Yuri Mechitov)
Les femmes sont vendeuses et clientes dans ce marché de Tbilissi, en Géorgie. Cette marchande d’épices a lancé son commerce grâce à un petit prêt qu’elle a pu obtenir. (Banque mondiale/Yuri Mechitov)

Dans les pays développés, les femmes se débrouillent généralement bien : elles sont propriétaires de biens, lancent des petites entreprises* et font des achats pour leur foyer plus souvent que les hommes. Il n’en va pas de même dans les pays en développement où, selon les récentes données de l’ONU, les femmes sont écartées des décisions économiques et politiques.

Les mesures instaurées par les gouvernements pour garantir aux femmes un accès équitable au crédit, aux capitaux et aux droits fonciers contribuent à promouvoir la parité économique. Elles ont aussi un effet positif sur la croissance, ce qui fait le jeu de tous les citoyens.

Une femme travaille à une table (USAID/Richard Nyberg)
Une conceptrice à l’Institut de recherche sur le cuir et la chaussure à Hanoï, au Vietnam, travaille à l’amélioration de la gamme des produits. (USAID/Richard Nyberg)

La participation des femmes à l’entrepreneuriat est un moteur essentiel de l’économie dans toute société. Et leur sécurité économique améliore la santé, le niveau d’éducation et la vitalité des familles. Garantir aux femmes la liberté d’acheter et de produire des biens ainsi que de contribuer pleinement à la transformation civique et politique de la société se traduit en un avantage pour tous.

Combler l’écart entre les sexes prendra du temps

Les signes sont prometteurs. Malgré tout, l’écart ne sera comblé qu’en 2095, si l’on se base sur  la calculatrice 2015 du Forum économique mondial*. Toutefois, à travers le monde, des femmes font tout leur possible pour réaliser la parité bien avant cette date. Exemple : Suzan Aref,qui dirige la WEO (Women’s Empowerment Organization) au Kurdistan irakien, une région où les progrès économiques des femmes sont entravés par divers facteurs, dont Daech et la situation en Syrie. Avant le début du conflit civil, la WEO proposait des services éducatifs aux femmes et les aidait à obtenir des prêts de microfinance pour leurs petites entreprises. Aujourd’hui, de nombreuses femmes se trouvent dans des camps de réfugiés. « On doit leur donner des moyens de gagner de l’argent parce qu’elles ne peuvent survivre sans revenus. Et en particulier, pour protéger les femmes de la traite et de la prostitution, on doit accroître leur pouvoir d’action économique », a expliqué Suzan Aref lors d’un récent entretien*.

Photo portrait de Lubna Olayan (Photo offerte par Lubna Olayan)
Lubna Olayan dirige Olayan Financing en Arabie saoudite et milite en faveur des femmes dans le milieu des affaires. (Photo offerte par Lubna Olayan)

Lubna Olayan est femme d’affaires en Arabie saoudite, où elle dirige l’Olayan Financing Company. Mais elle  cherche aussi à renforcer le pouvoir d’action des femmes dans l’ensemble du monde arabe. Sa méthode : soutenir des organisations à la base. « L’éducation est le facteur le plus important dans l’amélioration de la société, en Arabie saoudite comme partout ailleurs dans le monde », affirme Olayan. Et d’ajouter qu’il faut aussi « garantir aux femmes des chances égales… pour participer au développement économique du pays ».

Les femmes qui ont réussi peuvent aider les autres à avancer. Le Partenariat mondial de mentorat pour les femmes du département d’État et de Fortune*cherche activement à trouver et à aider des femmes qui viennent de se lancer dans l’entrepreneuriat à travers le monde. L’objectif : leur offrir des subventions et la possibilité d’en apprendre plus auprès de femmes qui sont au sommet de leur carrière. Le Partenariat mondial de Vital Voices* entreprend des efforts semblables en faveur des femmes entrepreneurs.

Le monde a besoin des compétences des femmes pour transformer et améliorer les conditions économiques de la planète. Grâce aux efforts conjugués des secteurs public et privé, la parité économique entre les hommes et les femmes peut devenir une réalité.

 

*en anglais