Des scientifiques, des enseignantes et des militantes des droits des femmes de près d’une cinquantaine de pays sont récemment venues aux États-Unis pour rencontrer des scientifiques américaines dans le cadre d’un programme qui doit sa raison d’être à un film à succès.
Il s’agit du film « Les Figures de l’Ombre », basé sur l’histoire captivante d’Afro-américaines méconnues, des génies des maths qui ont surmonté la discrimination pour aider à faire décoller le programme spatial des États-Unis. Un film qui a cartonné dans les salles et reçu plusieurs nominations aux Oscars.
Et aujourd’hui, le terme « figures de l’ombre » désigne aussi les 48 invitées du département d’État des États-Unis venues dans le cadre du programme #HiddenNoMore: Empowering Women Leaders in STEM (Sorties de l’ombre : Donner des moyens d’action aux leaders féminines engagées dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les maths – STEM, en anglais) que propose l’International Visitor Leadership Program (IVLP). Elles ont pu discuter avec des responsables féminines de la NASA, du NIH et d’autres agences scientifiques.
En outre, au siège de la National Geographic Society, à Washington, elles ont assisté à une projection du film qui a donné son nom à leur groupe. Elles ont ensuite quitté la capitale pour découvrir d’autres régions du pays.
Leur séjour s’est étalé sur trois semaines et a été ponctué par une rencontre, à Los Angeles, avec les réalisateurs et producteurs des Figures de l’Ombre. Elles ont également rencontré des scientifiques et des ingénieures de l’université UCLA, de la société SpaceX et de l’entreprise Jet Propulsion Lab, cofondée par la NASA.
Les visiteuses ont bénéficié de mentorat pour apprendre à d’aider d’autres femmes, quand elles seront de retour dans leur pays, à surmonter les obstacles et les mentalités qui les dissuadent de s’engager dans la filière STEM.
Nov 8, author @margotshetterly will share her work uncovering #HiddenFigures. #AskMargotLeeShetterly #HiddenNoMore https://t.co/SEKS746ESn pic.twitter.com/lv42BHzg3W
— Exchange Programs (@ECAatState) October 17, 2017
Le 8 novembre, l’auteure @margotShetterly parlera de ce qu’elle fait pour mettre en lumière les figures de l’ombre.
À l’Académie nationale des sciences, à Washington, elles ont parlé des mentors qui les soutiennent dans leur vie, et de l’obligation qu’elles ressentent de développer la prochaine génération de talents.
« Le principal problème, ce sont les mentalités », a souligné Jennifer Vania, ingénieure de Ciudad Juarez, au Mexique, et fondatrice de deux associations dont l’objectif est de motiver les jeunes à étudier la robotique et à s’intéresser aux matières STEM. « Nous avons des opportunités professionnelles mais peu de filles et de femmes dans les domaines STEM. Elles préfèrent viser des diplômes dans l’enseignement ou l’administration. »
« Nous voulons susciter un intérêt pour les matières STEM dès le plus jeune âge. L’enseignement est saturé. Elles doivent s’engager dans d’autres filières », ajoute Afaf Bugawa, assistante professeur d’informatique à l’université de Bahreïn.

La biochimiste Shahlo Turdikulova, directrice adjointe de l’Institut de chimie bio-organique à l’Académie des sciences de Tachkent, en Ouzbékistan, reconnaît le rôle important qu’ont joué ses mentors dans la progression de sa carrière. Dans son cas, c’étaient ses parents, mathématiciens tous les deux. Aujourd’hui, grâce à la collaboration fréquente qui existe entre les chercheurs par-delà les frontières, « un mentor peut être n’importe qui, n’importe où dans le monde entier », ajoute-t-elle.
Le secrétaire d’État adjoint John Sullivan a encouragé les 48 femmes à partager leur vécu avec les filles et les jeunes femmes dans leur pays « qui ne s’imaginent peut-être même pas qu’il puisse y avoir une place pour elles dans les STEM. Chacune de vous est la preuve que cette place existe. »
Découvrez les Figures de l’Ombre à l’origine du programme.