Aux États-Unis, quand on dit qu’un parti politique tient une convention contestée, que veut-on dire exactement ?

Tout simplement qu’aucun candidat n’arrive à la convention avec le soutien du nombre de délégués nécessaire à son investiture. Par conséquent, le choix du porte-flambeau du parti reste à déterminer.

Des participants à une convention tenant des pancartes avec les mots « For President » pour soutenir leur candidat à la présidence (© AP Images)
Lors de la convention nationale du parti démocrate en 1924, le candidat à la présidence a été désigné au 103e tour. (© AP Images)

Cela ne s’est pas produit depuis 1952, mais la situation était beaucoup plus courante auparavant. Maintenant, parmi les candidats en lice pendant les caucus et les primaires, il s’en dégage généralement un, bien avant le début de la convention, qui a réussi à obtenir suffisamment de délégués.

Les délégués réunis à la convention votent pour élire le candidat qui recevra l’investiture du parti. Si personne n’obtient la majorité absolue des voix au premier tour, un second tour a lieu. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un candidat reçoive le nombre nécessaire de voix.

Comment est-ce possible ? Au premier tour, les délégués doivent voter pour le candidat qu’ils s’étaient engagés à soutenir. Mais à chaque vote successif, ils ont le droit de se dédire et d’accorder leur soutien à un autre candidat. Pour les délégués de certains États, c’est dès le second tour. Pour d’autres, plus tard : les règles sont déterminées par le parti dans chaque État.

Il arrive aussi qu’un candidat se désiste quand il se rend compte qu’il n’obtiendra pas l’investiture. Il désigne alors l’ancien rival qu’il demande à ses délégués de soutenir. Autre scénario possible : le parti cherche de nouveaux candidats qui seraient plus susceptibles d’obtenir la fameuse majorité absolue. En 1924, par exemple, les démocrates ont dû voter plus de 100 fois avant de parvenir à un consensus sur le candidat qui serait le porte-étendard de leur parti à l’élection présidentielle.

Bref, l’objectif d’une convention « contestée » est le même que celui d’une convention qui ne l’est pas : nommer les candidats à la présidence et à la vice-présidence que la majorité du parti soutient.