Que fait le monde pour mettre un terme à l’esclavage moderne ?

Vingt pays, notamment la Colombie, Chypre et les Philippines, ont fait des progrès dans la lutte contre l’esclavage moderne, selon le Rapport 2016 sur la traite des personnes*. En revanche, ce rapport révèle que 27 pays agissent moins que les années précédentes pour lutter contre le trafic d’êtres humains.

Le rapport classe 188 pays, y compris les États-Unis, dans quatre catégories, en fonction de leur efficacité dans la lutte contre la traite des personnes. Le classement est fondé sur l’ampleur des efforts menés pour se conformer aux « exigences minimales en vue de l’éradication de la traite des personnes » décrites dans la Loi sur la protection des victimes de la traite (Trafficking Victims Protection Act, TVPA). Les pays dont le gouvernement se conforme pleinement aux normes minimales de la TVPA sont classés dans la catégorie 1. Ceux dont le gouvernement ne s’y soumet pas pleinement et ne fait pas d’efforts importants pour s’y plier sont classés dans la catégorie 3. Il existe deux autres catégories intermédiaires : la catégorie 2 et la catégorie de la Liste de surveillance de la catégorie 2.

 

Des personnes vues à travers la fenêtre d’un bus (© AP Images)
Des migrants se reposent dans un bus qui les emmène de Croatie en Serbie. Les migrants et les réfugiés sont des cibles faciles pour les trafiquants. (© AP Images)

Biram Dah Abeid, originaire de Mauritanie, est l’un des neuf héros du Rapport sur la traite des personnes mentionnés par le département d’État au moment de la diffusion du rapport. Il explique que beaucoup de gens de la société occidentale ne réalisent pas à quel point l’esclavage existe encore. « Ils pensent que c’est une chose qui appartient à un autre temps », ajoute-t-il.

Avec son compatriote mauritanien Brahim Bilal Ramdhane, lui aussi héros du Rapport sur la traite des personnes, il a été arrêté en 2014 pour avoir participé à une campagne très médiatisée de lutte contre l’esclavage dans leur pays. La Mauritanie est classée dans la catégorie 3, la catégorie la plus basse, dans le rapport de 2016.

« Plus on ignore l’esclavage, plus on lui donne la possibilité de se reproduire et de s’étendre », affirme Biram Dah Abeid.

 

*en anglais