Qu’est-ce qui a 14 moteurs et produit zéro émission ?

Le dernier avion expérimental de la NASA, au design unique, est plein de promesses.

Le X-57 est équipé de 14 moteurs, a de longues ailes fines et ne produit aucune émission de gaz.

Surnommés Maxwell, en l’honneur du physicien du même nom, ces avions pourraient révolutionner l’aviation. Leur coût d’exploitation est moins élevé que les modèles traditionnels, les temps de trajet sont plus courts et le niveau décibel dans les aéroports est considérablement réduit.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est que ces avions électriques “zéro émission” permettraient de réduire les émissions de carbone. Atout de taille, quand on sait que les avions de ligne sont responsables de 11 % des émissions américaines liées au transport, et 3 % du total des émissions de carbone aux États-Unis, selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA).

Un camion équipé d’une aile à moteur électrique de la NASA a atteint les 120 km/h dans des essais sur un ancien lac asséché @AviationWeek (subscriber) http://t.co/1r05y2Owk3 pic.twitter.com/cXZsML0b3O

– Graham Warwick (@TheWoracle) 26 juin 2015

Comment ça marche ? Douze petits moteurs servent au décollage et à l’atterrissage, puis se rétractent pour passer le relais aux deux gros moteurs situés aux extrémités des ailes, qui maintiennent l’appareil en vol. Grâce à ce design, un Maxwell peut atteindre sa vitesse de croisière en utilisant cinq fois moins d’énergie que les modèles précédents, indiquent des chercheurs de la NASA.

Vous ne traverserez pas l’océan à bord d’un de ces avions… pas pour l’instant en tous cas. Comme les Maxwell utilisent des batteries, l’autonomie n’est que d’environ 150 km. Mais les batteries évoluent. Les experts de la NASA pensent qu’avec les progrès, la prochaine génération d’appareils sera plus légère et pourra donc voyager plus loin.

« Le X-57 sera un pas de géant vers la nouvelle génération de l’aviation », a déclaré Charles Bolden, l’administrateur de la NASA, lors de l’annonce officielle du projet, le 17 juin.

Pour l’heure, une aile comme celle du X-57 est installée sur le toit d’un semi-remorque. Les ingénieurs réalisent des tests d’évaluation en le conduisant sur un lac asséché de Californie. Quand ils l’installeront sur une version modifiée d’un Tecnam P2006T, un avion léger d’un constructeur italien, tout sera en place pour des essais en vol.

Les expérimentations de la NASA ne s’arrêtent pas au petit modèle du X-57. Cinq avions beaucoup plus gros de la série X devront démontrer que les avions de ligne peuvent aussi réduire leur consommation de fioul, leurs émissions et leur niveau sonore.

Le X-57 n’est pas le premier avion électrique. Le Solar Impulse 2, qui fonctionne à l’énergie solaire grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur les ailes, est en train de faire le tour du monde à une vitesse moyenne d’environ 70 km/h.