« Un ensemble de valeurs et d’aspirations universelles » est le moteur du combat pour la dignité humaine, déclare le secrétaire d’État américain, John Kerry, dans la préface* du rapport du département d’État des États-Unis sur les pratiques des pays en matière des droits de l’homme* en 2014.
Ce rapport est la compilation de faits portant sur toutes sortes d’atteintes aux droits de l’homme : emprisonnement de militants pro-démocratie et de journalistes, persécution de minorités religieuses et de figures de proue de la société civile, interdiction faite aux femmes d’aller à l’école ou de poursuivre leurs études et autres abus à leur égard, cas de traite des personnes, et atteintes à la liberté d’Internet ainsi qu’aux droits des personnes handicapées et de la communauté LGBT, pour ne citer que ces exemples.
Il est essentiel d’être informé et disposé à apporter des changements pour améliorer la situation en matière de droits de l’homme à travers le monde, a déclaré John Kerry* à la presse le 25 juin.

« Aucun pays ne peut atteindre son potentiel si sa population est tenue en bride, et à plus forte raison si elle est sous le joug de la répression », a-t-il souligné.
Le secrétaire d’État a pris soin de noter que, sur le dossier des droits de l’homme, « tous les pays, y compris les États-Unis » pouvaient « toujours faire mieux ».
Il a encouragé les dirigeants à regarder la situation en face dans leur pays et à faire les changements qui s’imposent au lieu de nier l’existence de faits qui dérangent. Au bout du compte, a-t-il dit, « la vérité l’emporte ».
Trois tendances se dégagent du rapport qui vient d’être rendu public :
- Des acteurs non étatiques, tels Daech, al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Boko Haram, les shebab ou encore Jabhat al-Nusra, commettent des atrocités contre des non-combattants innoncents.
- La technologie, y compris par le biais des nouveaux médias, sert de plus en plus souvent à mieux connecter et informer les groupes de la société civile pour combattre les violations des droits de l’homme. Mais les gouvernements autoritaires ont eux aussi recours à la technologie : dans leur cas, pour commettre des violations et réprimer la liberté d’expression.
- On note une corrélation entre la prévalence de la corruption et des pratiques visant à cimenter le pouvoir entre les mains de dirigeants autoritaires, d’une part, et les atteintes aux droits de l’homme conjuguées à une gouvernance répressive d’autre part.
Qui surveille la situation en matière de droits de l’homme aux États-Unis ?
Certaines personnes font observer que le rapport annuel ne fait pas l’état des lieux aux États-Unis, note Michael Kozak, un secrétaire d’État adjoint par intérim dans le bureau démocratie, droits de l’homme et travail. « Nous ne sommes pas un rapporteur crédible pour ce qui touche à notre situation à nous, mais en même temps nous estimons qu’il est très sain de faire l’objet d’un examen minutieux », a-t-il déclaré.
En fait, les États-Unis sont eux aussi passés à la loupe. Diverses institutions de l’ONU, dont le Conseil des droits de l’homme, le mécanisme d’examen périodique universel, les examens du respect des engagements des pays dans le cadre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que des conventions contre la torture et pour l’élimination de la discrimination raciale, se penchent régulièrement sur la situation des droits de l’homme aux États-Unis.
« Nous sommes questionnés par ces commissions tout comme n’importe quel autre pays », fait remarquer Michael Kozak. Les États-Unis font de leur mieux pour répondre à toutes leurs interrogations et critiques et pour montrer que leurs recommandations sont prises en compte.
*en anglais