
Les plastiques sont les déchets les plus visibles sur les plages, dans les tas d’ordures, les décharges publiques et les piles de déchets qui dérivent sur les océans. Et cette bouteille vide de soda, d’eau ou de jus de fruits a une durée de vie bien plus longue que la personne qui l’a bue, des centaines d’années.
Sauf… si elle est recyclée.
Les deux entreprises américaines les plus connues, the Coca-Cola Company et Procter & Gamble, mettent en œuvre des programmes de recyclage ambitieux, voire révolutionnaires.
Coca-Cola’s global vision to create a world without waste https://t.co/VFyJnIolbR pic.twitter.com/oBtwwnxGV3
— Facility Management (@FMmagazine_au) February 12, 2018
La vision de Coca-Cola d’un monde sans déchets*
Coca-Cola, la plus grande entreprise de boissons du monde – 1,9 milliard de boissons servies par jour dans plus de 200 pays – s’est fixé l’objectif de recycler autant de canettes et de bouteilles que celles vendues d’ici 2030. À l’heure actuelle, 60 % sont recyclées.
« Les bouteilles et les canettes ne doivent pas être néfastes pour notre planète, et un monde sans déchets est possible », a assuré James Quincey, PDG de Coca-Cola lors du récent lancement de l’action World Without Waste*.
Des canettes et des bouteilles de Coca continueront de finir à la poubelle, c’est inévitable. Mais Ben Jordan, directeur principal de la politique environnementale de l’entreprise d’Atlanta, se fixe l’objectif de recycler l’équivalent de tout ce qu’il produit. « Ça nous est égal de savoir à qui appartient cette bouteille », dit-il. L’entreprise travaille en collaboration avec des embouteilleurs et d’autres partenaires pour les récupérer et les recycler.

Souvent, le plastique qui échoue sur les plages est tellement contaminé qu’il ne peut pas suivre les circuits de recyclage habituels. Mais en 2017, Procter & Gamble a produit une édition limitée de 170 000 bouteilles de shampoing Head & Shoulders contenant 25 % de plastique récupéré sur des plages françaises par des bénévoles et des associations à but non lucratif. P&G en a ensuite vendu 50 000 en Allemagne et prévoie d’utiliser le plastique ramassé sur les plages pour d’autres marques et d’autres marchés.
Pour les opérations de nettoyages de plages, P&G s’est associée à TerraCycle*, une société basée à Trenton (New Jersey) qui tente de trouver, avec de nombreuses entreprises, des solutions de recyclage pour ce qui finit habituellement dans les décharges. Même si le principal objectif des entreprises est de faire des bénéfices, « elles préfèrent atteindre ce but le plus écologiquement possible », souligne Tom Szaky, PDG et fondateur de TerraCycle.
Procter & Gamble a décidé de s’attaquer au problème des plastiques des plages en réaction à un rapport* du Forum économique mondial, de la fondation Ellen MacArthur et de McKinsey & Company, qui tire le signal d’alarme sur le risque qu’il y ait plus de déchets plastiques que de poissons dans les océans d’ici 2050.

Pour Kash Rangan, professeur à la Harvard Business School et cofondateur de sa Social Enterprise Initiative, ce sont les multinationales qui « dirigent la charge environnementale. C’est devenu indispensable dans les affaires », ce n’est pas seulement un moyen de prouver sa bonne volonté ou de se faire une bonne réputation. Si une entreprise a un impact néfaste sur l’environnement, les défenseurs de la nature informeront le public, « et la marque aura des ennuis ».
Le département d’État des États-Unis décerne le Prix d’excellence de l’entrepreneuriat* aux entreprises américaines qui appliquent les meilleures valeurs éthiques dans leurs activités à l’étranger. Les deux lauréats de 2016, Bureo et Interface Inc., ont été récompensées pour avoir facilité le recyclage de filets de pêche récupérés au Chili et aux Philippines : elles en font des skateboards et des carrés de moquette.
*en anglais