C’est une aventure souvent longue et pénible. Mais chaque année, des dizaines de milliers de réfugiés parviennent à commencer une nouvelle vie aux États-Unis. L’Amérique accueille à elle seule autant, voire plus, de réfugiés que tous les autres pays du monde réunis.
D’après les chiffres avancés par les Nations unies, 21 millions de réfugiés sont accueillis actuellement par des pays voisins du leur, en attendant de pouvoir rentrer chez eux en toute sécurité ou de refaire leur vie ailleurs.
Certains font des demandes d’asile et restent dans leur pays d’accueil. Moins de 1 % sont réinstallés aux États-Unis ou dans d’autres pays tiers. Les réfugiés ne sont admis aux États-Unis qu’après une vérification très stricte de leurs antécédents. De tous les voyageurs qui se rendent aux États-Unis, ce sont les plus « filtrés ».
La plupart des réfugiés qui cherchent à s’installer aux États-Unis sont envoyés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Avec l’aide d’ONG, le département d’État des États-Unis gère également des centres de soutien à la réinstallation dans neuf pays, de manière à examiner et accélérer les demandes d’asile. Ils sont situés à Amman (Jordanie), Bangkok (Thaïlande), Damak (Népal), Istanbul (Turquie), La Havane (Cuba), Moscou (Russie), Nairobi (Kenya), Quito (Équateur) et Vienne (Autriche).
Les centres collectent des informations sur l’identité et le passé des demandeurs d’asile avant leur entretien avec un agent des Services de naturalisation et d’immigration américains (USCIS).

Des agents de l’immigration sont déployés dans le monde entier pour rencontrer les réfugiés dans les camps ou dans les grandes villes. Ils organisent des entretiens au cours desquels ils s’assurent que les demandeurs d’asiles répondent aux critères définis par la loi américaine pour obtenir le statut officiel de réfugiés. Pour cela, ceux-ci doivent prouver qu’ils ont de bonnes raisons de craindre d’être persécutés dans leur pays à cause de leur religion, leur origine ethnique, leur nationalité, leurs opinions politiques ou leur appartenance à un groupe particulier.
Les agents effectuent un contrôle de sécurité rigoureux de chaque réfugié qui sera réinstallé aux États-Unis. Les réfugiés passent également des examens médicaux, tels que des tests pour la tuberculose ou d’autres maladies contagieuses.
En tout, un réfugié doit attendre généralement entre 18 et 24 mois avant que sa candidature ne soit approuvée et qu’il ne soit réinstallé aux États-Unis.
Le département d’État travaille avec l’une des neuf organisations caritatives qui cherchent des logements pour les réfugiés ou les familles de réfugiés. Tous les États américains en accueillent. S’ils ont de la famille déjà sur place, l’organisation essaie de les réinstaller à proximité.
Dans chaque État, l’association affiliée à l’organisation caritative veille à ce que la nouvelle maison soit équipée de l’essentiel — meubles, vêtements et nourriture — avant l’arrivée des réfugiés.
À leur descente d’avion, ces derniers sont accueillis par un membre de l’organisation. Bien souvent, des familles sont là aussi, avec des pancartes d’accueil et des fleurs. C’est parce que des associations locales, des églises, des synagogues et des mosquées organisent souvent des fêtes d’accueil et qu’elles demandent à des volontaires de « parrainer » les nouveaux arrivants, de vérifier régulièrement qu’ils vont bien et de les aider à plusieurs niveaux : nourriture, transports et démarches du quotidien.

Le département d’État assiste lui aussi les réfugiés par le biais d’associations, pour une courte durée suite à leur arrivée. Il aide les organisations locales à trouver des logements, de la nourriture et des vêtements.
Le Bureau pour la réinstallation des réfugiés du département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis fournit une assistance financière et médicale supplémentaire, et il aide les réfugiés à apprendre l’anglais et à trouver un emploi jusqu’à huit mois après leur arrivée.
Un an après leur arrivée, les réfugiés doivent déposer une demande de carte verte qui leur donne le statut de résident permanent. Cinq ans après, ils peuvent devenir des citoyens américains.
Les États-Unis ont toujours été au premier rang des pays qui offrent une seconde chance aux personnes touchées par la violence, persécutées ou déplacées. Depuis 1975, le pays a réinstallé 3,2 millions de réfugiés. Et il s’est fixé l’objectif d’en réinstaller 85 000 – dont 10 000 réfugiés syriens – au cours de l’année budgétaire qui se termine le 30 septembre 2016.
Le 20 septembre, Barack Obama organise un sommet sur les réfugiés*, à New York, afin d’encourager les pays à redoubler leurs efforts pour répondre à la crise mondiale des réfugiés.
*en anglais