Rex Tillerson : Les « détectives sanitaires » stoppent les épidémies

Pour garantir la bonne santé des habitants de la planète, il est impératif de former au niveau mondial une équipe de « détectives sanitaires » chargés de tuer dans l’œuf les épidémies de maladies infectieuses, a déclaré le secrétaire d’État des États-Unis Rex Tillerson.

Les détectives sanitaires formés aux États-Unis ont enquêté sur plus de 650 cas d’épidémies de maladies infectieuses, ces quatre dernières années, et ils ont permis d’empêcher la propagation de maladies graves, a expliqué le secrétaire d’État en octobre, lors de la conférence annuelle « Great Challenges » de la fondation Bill et Melinda Gates.

En mai 2017, par exemple, quand la République démocratique du Congo a trouvé des cas suspects d’Ebola, des détectives sanitaires ont été déployés sur place pour traquer la maladie et fournir un soutien technique. « Leur intervention rapide et coordonnée a permis de contenir la potentielle épidémie ravageuse à seulement huit cas d’Ebola, quatre décès, et aucune propagation en dehors de la RDC », a ajouté M. Tillerson.

Ce genre de travail d’équipe mondial joue un rôle central dans le Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale (GHSA) et il est l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis soutiennent l’extension du programme jusqu’en 2024, a souligné le secrétaire d’État. Le programme a été lancé en 2014, peu de temps avant l’apparition de cas d’Ebola en Afrique. Il vise à créer un système de prévention, de détection et de réponse aux maladies infectieuses d’envergure mondiale.

Des femmes souriantes, en train de danser de joie dans la rue (© AP Images)
Des membres du personnel laissent exploser leur joie à l’annonce de l’éradication de l’Ebola en Sierra Leone, en 2015. (© AP Images)

Depuis 2014, les États-Unis soutiennent le Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale à hauteur d’un milliard de dollars, alloués à 17 pays à risque. Une partie de cet argent a servi à la formation de 370 détectives sanitaires à travers le monde. Les programmes sont développés sur le modèle du Service d’information sur les épidémies (EIS) lancé par les Centres américains pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC). Grâce aux compétences des détectives sanitaires, d’autres épidémies ont été coupées dans leur élan.

Les conséquences de l’épidémie d’Ebola de 2014-2015, responsable de la mort de milliers de personnes en Afrique de l’Ouest et qui a fait craindre une pandémie mondiale, illustrent à quel point la sécurité sanitaire est aussi une question de sécurité nationale, a martelé le haut fonctionnaire américain.

Répondre aux enjeux sanitaires

La façon dont les États-Unis abordent les défis sanitaires illustre leur axe de conduite générale vis à vis du développement, estime le secrétaire d’État. « Il ne peut y avoir de meilleure mesure que la capacité d’un pays à se tenir debout par lui-même, a-t-il affirmé. Notre but, pour l’aide américaine au développement, est qu’elle serve de transition vers le jour où les bénéficiaires pourront croître sur le plan économique et atteindre une prospérité durable. »

Les déclarations du secrétaire d’État font écho à celles du président Trump, lors de sa rencontre avec des dirigeants africains aux Nations unies, en septembre. « Nous ne pouvons pas avoir de prospérité sans la santé », avait soutenu le chef de l’exécutif américain.

Les États-Unis vont continuer à investir dans le renforcement de la sécurité sanitaire. « Je veux insister sur le fait que notre générosité, à nos autres Américains, la générosité est au cœur de ce que nous sommes », a insisté M. Tillerson. En temps de crise humanitaire, les États-Unis fournissent une assistance qui sauve des vies. « Et nous serons toujours là pour assumer cette mission », a-t-il affirmé.