Être musulmane et porter le voile n’a pas empêché Rumana Ahmed de réaliser son rêve et de travailler au service de ses concitoyens. Cette jeune Américaine fait partie des employés de la Maison Blanche. Avec d’autres collègues*, elle assiste le conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis Ben Rhodes. Certains, parmi eux, ont connu la discrimination. Mais la fonction publique leur a redonné espoir.

« À un moment où certains tentent de créer des divisions religieuses ou sectaires entre nous, nous devons réaffirmer la plus fondamentale des vérités : nous sommes tous les enfants de Dieu, tous nés égaux et dotés d’une dignité inhérente. Nous nous concentrons tellement souvent sur nos différences extérieures que nous en oublions nos points communs. » – Barack Obama

Dans une interview exclusive avec ShareAmerica, Rumana donne un aperçu de sa vie de musulmane américaine. Aujourd’hui âgée de 26 ans, elle est née et a grandi dans l’État du Maryland, auprès de ses parents originaires du Bengladesh.

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Photo de Rumana sous la colonnade de la West Wing, à la Maison Blanche. (© Maison Blanche)

Au printemps 2010, elle est acceptée en stage à la Maison Blanche. Elle est alors étudiante en affaires internationales à l’université George Washington. Un an et demi plus tard, sa carrière décolle : « La Maison Blanche m’a proposé un poste au Service de la correspondance présidentielle. » Rumana doit gérer les bénévoles qui répondent aux centaines de milliers de lettres envoyées chaque jour par les citoyens américains au président. Elle doit aussi lui en sélectionner 10 tous les jours, qu’il lit avec la plus grande attention.

« J’ai adoré ce travail et le fait d’avoir la possibilité de donner la parole à ces personnes », dit-elle.

En 2012, Rumana intègre l’Office of Public Engagement*, qui incarne la volonté de dialogue de Barack Obama avec la population. Elle travaille sur plusieurs projets tels que le programme des Champions du changement de la Maison Blanche. Une initiative qui vise à donner un coup de pouce aux leaders communautaires au niveau local.

Dans le cadre de son travail de communication avec les Américains musulmans, elle organise également une rencontre de leaders musulmanes* à l’occasion du Mois des femmes dans l’histoire. Elle invite à la Maison Blanche des Américaines musulmanes qui ont réussi et des jeunes pousses, dans les domaines de l’entreprise, du gouvernement, du journalisme et des sciences et de la technologie. Pour elle, ces événements sont à la fois motivants et valorisants. « Le moment le plus émouvant a eu lieu lors d’une rencontre des Champions du changement dédiée à la prévention de la violence armée* », se souvient-elle.

Puis, en 2014, Rumana intègre le Conseil de sécurité nationale. Elle seconde dans ses fonctions le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes.

« Chaque jour, j’entre dans la West Wing et j’ai la chance de travailler pour protéger mon pays. Si on travaille dur, qu’on respecte les règles, qu’on se donne du mal, on peut réussir en Amérique – quelle que soit notre identité ou notre religion. » Rumana Ahmed

Récemment, Rumana a coordonné la visite de Barack Obama dans une mosquée près de Washington. Elle a écrit à l’occasion un message aux musulmans d’Amérique*, les encourageant à écouter le discours d’Obama et à assister à sa visite dans la mosquée.

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Des membres du programme des leaders musulmanes rencontrent de jeunes musulmanes américaines dans le bâtiment Eisenhower, en mars 2014, à l’occasion du Mois des femmes dans l’histoire. (© Maison Blanche)

La communauté musulmane, tout comme d’autres communautés aux États-Unis, est en contact régulier avec Barack Obama. Le président suit de près les préoccupations de ses concitoyens, et ce, de diverses manières, surtout après les incidents récents qui ont affecté les musulmans aux États-Unis et étant donnés les actes du groupe Daech qui déforment l’image de l’islam et des musulmans.

En février, la Maison Blanche a rendu publique la lettre d’un jeune Texan de 14 ans à Barack Obama intitulée « Nous voulons vivre en paix »*. Il y raconte sa vie de musulman aux États-Unis, où il fréquente une école islamique et apprend à aimer son prochain, quelle que soit sa religion.

Dans son message, le garçon demande au président de rappeler aux gens que les musulmans ne sont pas mauvais et que les membres de Daech ne sont pas musulmans. Ils affirment l’être, ce qui pousse les gens à croire que tous les musulmans sont des terroristes. « Quand le monde va-t-il enfin réaliser que le terrorisme n’a ni religion, ni race, ni couleur ? », demande-t-il.

 

*en anglais