Science-fiction ou science tout court ? Découvrez les technologies de demain. [vidéo]

Des techniciens travaillant dans un laboratoire (Photo offerte)
Cyclotron Road cherche à transférer les technologies, du laboratoire au marché. (Photo offerte)

Un revêtement bon marché à appliquer sur les vitres pour rendre sa maison plus éco-énergétique. Des « tapis » à placer sur le plancher des océans pour produire de l’électricité, un jour peut-être. De l’éthanol fabriqué à partir du CO2 dans l’air.

Ce sont quelques-uns des projets en cours à Cyclotron Road*, un partenaire du Lawrence Berkeley Lab, en Californie, qui s’est donné pour mission de « définir une nouvelle voie de l’innovation ». Cette nouvelle voie, c’est un heureux mariage entre le monde de la création d’entreprises et le développement de technologies de pointe dans le domaine de l’énergie propre.

Ingénieurs, spécialistes des affaires et partenaires industriels travaillent coude à coude au laboratoire pour veiller à ce que les découvertes théoriques débouchent sur des applications pratiques, prêtes à être mises en valeur par des entrepreneurs. Les projets de Cyclotron Road sont variés et portent sur toute une gamme de ressources énergétiques naturelles.

En voici des exemples :

  • Pour produire de l’électricité, le projet Calwave utilise les vagues – mais pas à la surface de l’océan, comme dans le cas des énergies marines classiques. L’idée, c’est de tapisser certaines sections des fonds marins de pompes à piston. Les courants qui passent au-dessus de ces tapis actionnent les pistons. Sous l’effet de la pression hydraulique, l’eau de mer est envoyée vers des turbines qui produisent de l’électricité. Comme ces « tapis magiques* » reposent sur une technologie durable et qu’ils peuvent résister à une mer houleuse, étant au fond de l’océan, leurs éléments modulaires ne risquent pas de se trouver arrachés. Donc pas de risque de pollution ni de collision avec la vie marine.
  • Le projet Iris PV* porte sur le solaire. Objectif : « couvrir toits et champs à travers le monde » de panneaux photovoltaïques ultra-efficaces. À l’heure actuelle, la silicone est utilisée seule dans les panneaux solaires. L’équipe de Cyclotron Road y associe de la pérovskite, un cristal photosensible, ce qui permet d’augmenter de 50 % le rendement des panneaux solaires.
  • Les chercheurs de l’équipe polySpectra* ont trouvé une méthode pas chère pour améliorer l’efficacité énergétique des fenêtres. C’est un produit qui réfléchit les rayons du soleil. « Au lieu de faire appel à des entrepreneurs en bâtiment, le propriétaire n’aurait qu’à aller à la quincaillerie du coin, acheter le revêtement et l’appliquer lui-même au pinceau* », explique Raymond Weitekamp, le directeur des travaux. Une isolation thermique bien pratique, même en hiver : la chaleur est alors renvoyée dans le bâtiment.
  • Une autre équipe de Cyclotron Road, Opus12*, travaille sur la transformation de dioxyde de carbone en combustibles liquides, tel l’éthanol. Fondé à l’université Stanford, ce projet est en lice pour un prix de la fondation XPrize, d’un montant de 20 millions de dollars, destiné à récompenser l’équipe de chercheurs qui aura trouvé un bon moyen de transformer le CO2 en matériaux utiles. Déjà, une équipe internationale a réussi à en faire des roches et un matériau de construction.

Les start-up innovantes présentées dans la vidéo ci-dessus (en anglais) et d’autres encore retiennent l’attention et s’attirent de gros financements. Parmi les jeunes chercheurs, certains ont été classés au palmarès des 30 innovateurs de moins de 30 ans, 30 under 30*, de la revue Forbes pour leurs réalisations dans le secteur de l’énergie. Leurs projets se font particulièrement remarquer depuis la conclusion en 2015 du traité de Paris sur le climat. Et pour cause : il faut trouver tous les moyens de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre pour combattre le réchauffement climatique.

Cyclotron Road bénéficie d’un soutien financier du département de l’Énergie des États-Unis. Il reçoit aussi des subventions d’autres sources, dont le département de la Défense, la NASA, la National Science Foundation et la grande société pétrolière Shell.

 

*en anglais