Après avoir terminé ses études universitaires en Caroline du Nord grâce à une bourse sportive, Seth Jahn en avait assez de jouer au foot.
« C’est un super sport », admet-il. Mais il avait envie de changement. « Je ne voulais pas que la pratique d’un sport soit la définition de ma vie », explique-t-il.
Il se trouve que le foot n’en avait pas assez de lui. Jahn participera à ses premiers Jeux paralympiques à Rio comme co-capitaine de l’équipe américaine de football à 7.
Pour pouvoir se qualifier, il a d’abord dû se remettre de ses blessures de guerre subies lors de son dernier déploiement pour l’armée de terre en Afghanistan. Il a souffert de graves lésions aux côtes et à la moelle épinière ainsi que d’un traumatisme cérébral quand le véhicule dans lequel il se trouvait est tombé d’une falaise et l’a bloqué sous l’eau. Verdict des médecins : il ne pourrait plus marcher.
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Vous croyez que c’est un dur, mais Seth Jahn ne se lasse jamais d’écouter de la musique classique !
Mais les progrès de Jahn vont plus que surprendre le personnel médical. En deux ans, il réapprend à parler et finalement réussit à recommencer à bouger. Dans le cadre d’un programme de rééducation militaire, on lui propose alors de passer les épreuves de sélection pour l’équipe paralympique de football.
« Avoir la chance de pouvoir reporter l’emblème et le drapeau sur mon épaule dans un autre rôle était un grand facteur de motivation », dit-il.
Le foot pour créer des passerelles
Le foot lui a aussi été bien utile quand il était dans l’armée. L’entraînement avec une unité de l’Armée nationale afghane avait eu des débuts chaotiques. « On était complètement déconnectés – ils ne nous faisaient pas confiance, on ne leur faisait pas confiance, et on était là pour la même mission », explique-t-il.
Et puis un jour, quelqu’un a apporté un ballon de foot sur l’héliport. « Les barrières ont tout simplement disparu. »
C’est devenu une tradition. Les premiers matchs à 5 contre 5 sont passés à 10 contre 10, puis à 19 contre 19. Les Américains et les Afghans ont commencé à rire ensemble comme s’ils étaient frères, se remémore Jahn.
Après une semaine, l’un des membres de l’équipe afghane, qui n’aurait jamais voulu parler avec les Américains avant ça, a averti Jahn de l’imminence d’une attaque-surprise.
« D’une certaine manière, je peux dire avec certitude que le foot m’a sauvé la vie », commente Jahn.
Retour sur les Jeux
Qualifié pour l’équipe paralympique en 2014, Jahn explique que le foot à 7, l’épreuve à laquelle il participe aux Jeux paralympiques, est beaucoup plus rapide que le foot à 11 contre 11. Les matchs se jouent sur un terrain plus petit, et le ballon ne peut pas se déplacer à plus d’un mètre du sol.
À Rio, Jahn, maintenant âgé de 33 ans, se réjouit de jouer contre l’équipe brésilienne paralympique de foot, connue pour être phénoménale.
Après les Jeux, il envisage de s’attaquer à l’Everest. Il a déjà réalisé l’ascension de deux des sept sommets (le Kilimandjaro et l’Elbrouz), les deux fois après avoir été blessé en 2010.
« Tout ce qui a de la valeur demande de faire des sacrifices », conclut-il.
Découvrez sur Twitter d’autres sportifs olympiques comme Jahn qui n’ont pas de limites #WithoutLimits. À Rio, le tournoi de foot à 7 se déroulera du 8 au 16 septembre.