Témoignages d’Ukraine : Andriy

Un homme, un léger sourire aux lèvres (Photo offerte par Andriy)
Andriy a été enlevé par les forces russes en 2014 après avoir participé à des manifestations pacifiques en Crimée. (Photo offerte par Andriy)

Cet article fait partie d’une série portant sur les répercussions de l’agression de Vladimir Poutine contre l’Ukraine. Propos recueillis avant et après l’invasion militaire russe de l’Ukraine le 24 février.

En février 2014, les forces armées de la Fédération de Russie ont saisi la Crimée et l’ont occupée par la force. Un mois plus tard, la Russie a décrété que la Crimée faisait désormais partie de la Fédération de Russie, une prétendue annexion non reconnue par l’Ukraine, les États-Unis et la majeure partie du monde.

À l’époque, Andriy, sa femme et ses trois fils vivaient dans l’ancienne ville de Bakhtchissaraï, en Crimée. Pendant l’occupation, Andriy et d’autres habitants ont participé à des manifestations non violentes contre l’occupation russe près du monument de leur ville dédié à Taras Chevtchenko, poète ukrainien du XIXe siècle et partisan de l’indépendance de l’Ukraine.

Le 9 mars 2014, les forces russes ont enlevé* Andriy et un ami à la gare de Simferopol. Il a été détenu dans le sous-sol d’un bureau d’enrôlement militaire du 9 au 20 mars 2014. Là, il dit avoir été battu, déshabillé et électrocuté.

« Le monde entier doit savoir que la Crimée a été occupée par la force, insiste-t-il. Toute négociation sur la légalisation de l’annexion de la Crimée en tant que partie de la Fédération de Russie est illégale. »

Infographie composée d’une photo d’Andriy et de deux citations de lui sur l’Ukraine (Département d’État/M. Gregory. Photo offerte par Andriy.)
(Département d’État/M. Gregory)

Depuis les huit dernières années, la Russie tente de supprimer les libertés fondamentales en Crimée. « Aujourd’hui, les Ukrainiens de Crimée n’ont pas la possibilité de s’instruire ni même d’aller à leur église », dénonce Andriy.

Au cours de cette période, les forces russes ont :

  • fermé ou endommagé des centres culturels, y compris des églises, des mosquées et des écoles proposant des programmes en ukrainien ;
  • remplacé les chaînes de télévision ukrainiennes indépendantes par des émissions diffusées par des organes d’État russes ;
  • exercé leur répression contre ceux qui s’opposent pacifiquement à l’occupation russe ;
  • et patrouillé la Crimée, semant la peur parmi la population.

Aujourd’hui, Andriy s’emploie à combattre la désinformation et à soutenir ses concitoyens ukrainiens déplacés par la guerre. Il est convaincu que l’Ukraine reprendra le contrôle total de son territoire, y compris de la Crimée.

« Je me donne à fond pour que la Crimée revienne à l’Ukraine. Et ça va se faire, tôt ou tard », assure-t-il.

Retrouvez d’autres extraits du témoignage d’Andriy dans cette courte vidéo* et celui d’autres Ukrainiens, dont Oleksandr, NataliyaStanislav et Andriana.

 

*sous-titrée en anglais