
Cet article fait partie d’une série portant sur les répercussions de l’agression de Vladimir Poutine contre l’Ukraine. Propos recueillis avant la nouvelle invasion militaire russe de l’Ukraine le 24 février.
Depuis sept ans, Nataliya vient en aide à ses compatriotes ukrainiens forcés de fuir leur foyer à la suite de l’invasion de leur pays par la Russie en 2014.
Nataliya et son mari ont décidé de créer une communauté pour les personnes déplacées en Ukraine même et qui, comme elle et comme beaucoup d’autres, ne peuvent plus rentrer chez elles.
« Dès le départ, notre tâche était de nous aider à obtenir la paix », souligne-t-elle.

Jusqu’en 2014, Nataliya vivait et travaillait à Donetsk dans l’est de l’Ukraine. Donetsk est située dans le Donbass. En 2014, la Russie a déclenché un conflit, envahi, puis pris le contrôle de certaines parties de cette région.
Après l’invasion, Nataliya s’est inscrite à l’université pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’une organisation consacrée à l’égalité des sexes et à la prévention de la violence domestique.
Elle a fondé une organisation non gouvernementale, puis elle a participé à l’ouverture d’un refuge pour les personnes ayant survécu à la violence domestique.

Avant l’invasion de 2014, Nataliya et son mari étaient propriétaires d’une maison confortable, avec un jardin, à Donetsk.
Mais quand son mari et elle ont fait un court voyage dans l’ouest du pays après l’invasion russe, on leur a dit qu’ils ne pouvaient pas retourner dans leur ville.
Depuis 8 ans, Nataliya n’a pas pu rendre visite à ses parents qui vivent dans l’Ukraine occupée. Elle ne peut pas se recueillir sur les tombes de ses proches. Et ses parents n’ont jamais rencontré en personne leur dernier petit-enfant.
« C’est très difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vue soi-même, explique-t-elle. Je n’avais pas vu la guerre ; je comprenais que c’était quelque chose de mauvais, mais il faut l’avoir vue pour le savoir. »
À quoi l’avenir à long terme ressemblera, les Ukrainiens comme elle n’en ont aucune idée. Ils n’ont donc d’autre choix que de vivre au jour le jour.
« On ne voulait pas de cette guerre, déclare Nataliya. On voulait simplement cette indépendance que l’Ukraine tente d’obtenir depuis de nombreuses années et de nombreux siècles. »
Pour en savoir plus sur l’histoire de Nataliya, regardez cette courte interview en vidéo.