Elon Musk ose aller là où personne ne s’est encore aventuré. Co-créateur de PayPal, c’est également le fondateur de l’entreprise de construction de voitures électriques de luxe Tesla. Pourquoi ? Parce que préserver la salubrité de l’air de la Terre fait partie de ses priorités personnelles et commerciales. Elon Musk pense que les gens devraient être plus nombreux à conduire des voitures électriques non polluantes.

C’est une des raisons pour lesquelles il dit dans son blog qu’il entend mettre les brevets des voitures électriques de Tesla en source libre, à la disposition de tout fabricant qui « souhaite utiliser de bonne foi notre technologie ».

Photo d'Elon Musk, un sourire radieux aux lèvres (© AP Images)
Elon Musk, PDG de Tesla, rencontre la presse au siège de la société à Palo Alto, en Californie. (© AP Images)

« Il est impossible que Tesla construise des voitures électriques assez rapidement pour faire face à la crise du carbone, écrit-il, parce que … nous croyons que Tesla, les autres constructeurs de voitures électriques et le monde bénéficieraient tous d’une plateforme technologique commune et en évolution rapide. »

En plus de ses voitures à 100 000 dollars, Tesla fabrique des batteries grande capacité pour les sociétés de distribution d’énergie, les entreprises et les particuliers. La batterie résidentielle de Tesla, Powerwall, a été lancée en avril. Pour des créateurs d’entreprises comme Elon Musk, la fabrication de véhicules électriques et de batteries a un avenir prometteur.

La Tesla la plus autonome peut parcourir 483 kilomètres par charge, selon la société. Mais les voitures électriques haut de gamme et les batteries d’accumulateurs de Tesla peuvent-elles s’imposer dans des pays comme l’Inde et la Chine*, où la pollution est un problème pressant ?

Narendra Modi, le premier ministre de l’Inde, s’est rendu dans les locaux de Tesla durant sa visite de septembre aux États-Unis, peut-être pour savoir si une version moins onéreuse de ces voitures pouvait être fabriquée en Inde. Une nouvelle implantation pourrait créer des emplois supplémentaires dans son pays et faire concurrence à Mahindra et à Tata, deux sociétés qui fabriquent déjà des voitures électriques. Elon Musk, qui a accompagné le premier ministre dans un tour du propriétaire de son usine, a dit que leur discussion avait porté sur la manière dont les panneaux solaires et les batteries permettraient de fournir de l’électricité aux communautés rurales. Il s’agirait de se passer entièrement des réseaux traditionnels de distribution pour favoriser une production électrique durable hors réseau.

Une voiture électrique à une station « Supercharger » (Crédit photo : Tesla)
Une station « Supercharger » pour voitures électriques s’adapte facilement à des environnements aussi bien ruraux qu’urbains. (Crédit photo : Tesla)

Monica Varman, candidate au diplôme de maîtrise en administration d’entreprise (MBA) de la Harvard Business School et originaire de l’Inde, a travaillé pour Tesla ; elle se dit optimiste mais admet que l’Inde doit commencer par consolider son réseau électrique*. En attendant, dit-elle, « pour que les véhicules électriques prennent leur essor, je pense qu’il faut les associer à une source de production d’énergie décentralisée. Si on disposait de bornes de recharge de voitures distinctes du réseau, ce qu’on appelle une production décentralisée, et si les gens avaient des panneaux solaires et des dispositifs d’accumulation d’énergie dans leurs maisons pour alimenter leurs véhicules électriques, je pense que cela pourrait très bien marcher. Cela pourrait aussi fonctionner pour les transports municipaux comme les autobus. »

Des voitures électriques de Tesla dans une usine (Crédit photo : Tesla)
Des voitures électriques se déplacent sur la chaîne de montage de l’usine de Tesla à Fremont, en Californie. (Crédit photo : Tesla)

À l’occasion d’un événement de l’Edison Electric Institute en juillet dernier, Elon Musk a affirmé que l’énergie solaire est la plus prometteuse des technologies d’énergie renouvelable existantes.

Comme l’explique le patron de Tesla, pour qui le ciel est véritablement la seule limite (il faut savoir qu’il est également à la tête du projet SpaceX, axé sur la recherche de planètes habitables), « quand un enjeu est suffisamment important, même s’il y a gros à parier qu’on ne va pas réussir, on doit quand même le faire ».

 

*en anglais