Ces deux dernières années, au mois d’août, des jeunes pleins de civisme et d’idées (sur la société, les affaires, l’art) ont entrepris un voyage en train très spécial. Dans un wagon à l’ancienne, réservé rien que pour eux.
Point de départ : la côte ouest. Destination : la côte est. Aux longs moments passés à contempler le paysage s’ajoutent des heures passées à discuter les grandes questions de leur époque, à échanger des idées sur la façon de monter une entreprise, de tailler des sculptures en vinyl ou de venir en aide aux personnes invalides là où ils habitent.
À bord, des mentors les encadrent. Et aux arrêts prévus, les jeunes descendent du train pour rencontrer des gens d’affaires ou d’autres leaders locaux, et profiter de leurs conseils.
Tous à bord
Avant le départ, ils ont dû prouver leurs qualités de communication. Car ne monte pas à bord qui veut : les jeunes sélectionnés pour le Millennial Trains Project* ont constitué un dossier rigoureux. Ils ont déployé tout leur savoir-faire en marketing pour couvrir le coût du voyage, 5 000 dollars, au moyen du financement participatif. (Le soutien de bailleurs de fonds qu’ils ne connaissent pas, et qui restent anonymes, est une condition obligatoire.)

Avant d’arriver à leur destination finale, la plupart des jeunes sont prêts à mettre un projet en route :
- Daniella Uslan a lancé une entreprise sociale qui vend des produits alimentaires mis au rebut, mais encore bons pour la consommation
- Nate Conroy en a monté une pour commercialiser un produit éducatif dans le cadre du programme “STEMhero”.
- Matthew Stepp a rédigé un avant-projet de loi sur l’énergie propre qu’il va soumettre à la Chambre des représentants, au Congrès.
« On ne cherche pas à faire systématiquement des entrepreneurs. Ce qu’on veut, c’est encourager l’esprit d’entreprise chez les jeunes dans leurs projets », explique Patrick Dowd, le fondateur du MTP.
Bien sûr, on trouve en ligne des conseils* et des suggestions* à foison. Le programme E-Mentor Corps du département d’État, par exemple, facilite le mentorat pour les entrepreneurs à travers le monde via les sites LinkedIn*, ImagineNations Group* et Ning*.
Mais rien ne remplace les interactions directes redécouvertes dans l’intimité d’un wagon, ajoute Patrick Dowd. Elles débouchent sur des relations plus profondes et plus durables que celles qui sont nouées sur les réseaux sociaux. Ce qui n’empêche pas les participants au MTP de garder le contact sur Facebook à la fin du voyage.

Pour les boursiers Fulbright venus du Pakistan, du Yémen, de Russie, de Colombie et d’Indonésie qui ont participé à la toute dernière traversée des États-Unis, ce voyage a été l’occasion de se familiariser avec les diverses régions du pays. Le prochain départ est prévu pour mai 2015. Vous avez peut-être déjà pris vos dispositions pour faire le trajet en train de Los Angeles à Washington. Sinon, essayez de trouver des façons originales d’encourager le networking dans votre pays.
*en anglais