Trump prend des mesures pour protéger le savoir-faire américain

Donald Trump en train de parler dans un micro, avec des drapeaux américains en arrière-plan (© Alex Brandon/AP Images)
Le président Trump annonce un plan destiné à contrer le pillage du savoir-faire américain par le Parti communiste chinois au cours d’une conférence de presse à la Maison Blanche, le 29 mai. (© Alex Brandon/AP Images)

Dans un souci de protection de la sécurité nationale des États-Unis, le président Trump a décidé de limiter les possibilités qu’a le Parti communiste chinois (PCC) d’abuser des visas étudiants pour se procurer des technologies essentielles et émergentes aux fins de soutenir son armée.

« Depuis des années, le gouvernement de la Chine pratique l’espionnage illégal pour voler nos secrets industriels », a déclaré M. Trump, le 29 mai, alors qu’il annonçait une proclamation destinée à empêcher le vol et le détournement des technologies américaines sensibles par le PCC au profit de l’Armée populaire de libération chinoise (APL).

Des responsables du département d’État ont indiqué, le 2 juin, que les États-Unis continuent d’accueillir des étudiants et des universitaires du monde entier, y compris de la Chine, et apprécient les contributions formidables qu’ils apportent à leur secteur académique et à leurs activités de recherche.

Les responsables ont ajouté cependant qu’une petite partie des étudiants chinois de deuxième et de troisième cycle ainsi que certains chercheurs cooptés, exploités ou bien soumis à des pressions par le PCC, pillaient des technologies, de la propriété intellectuelle et des informations américaines dans le but de soutenir le plan chinois de domination militaire.

« Les États-Unis veulent une relation ouverte et constructive avec la Chine, mais pour parvenir à une telle relation, il nous faut défendre vigoureusement nos intérêts nationaux », a souligné M. Trump.

Cette proclamation présidentielle arrive au moment où le PCC envoient des chercheurs militaires et civils dans le monde entier pour acquérir des technologies sensibles auprès des États-Unis et d’autres nations.

Les efforts déployés par la Chine pour muscler son armée au détriment du savoir-faire étranger s’inscrivent dans sa stratégie nationale baptisée « fusion militaro-civile », dont le but est de veiller à ce que toutes les technologies de pointe acquises ou développées par le secteur civil bénéficient au développement des programmes militaires avancés du pays, précise la proclamation.

Cette stratégie exploite spécifiquement les principes d’ouverture, de transparence et de coopération internationale qui animent la recherche universitaire aux États-Unis.

La République populaire de Chine (RPC) oblige certains citoyens chinois à utiliser leur accès aux milieux scientifiques ouverts, comme ceux dont jouissent les États-Unis, pour détourner des technologies émergentes au profit de l’armée chinoise. Par exemple, la loi de la RPC sur la sécurité nationale oblige toutes les entités et les personnes civiles à prendre part aux efforts destinés à promouvoir et à protéger les intérêts du PCC en matière de sécurité nationale.

Depuis 2009, le PCC a entrepris d’intégrer de manière systématique les universités civiles dans la recherche et le développement militaires. Cet effort vise à garantir que les programmes de recherche et de développement liés à la défense profitent du savoir-faire de pointe produit par le système universitaire civil, et à tirer parti de l’accès croissant du système universitaire chinois aux universités et aux laboratoires de recherche les plus avancés du monde.

La RPC a octroyé à plus de 150 universités chinoises les habilitations de sécurité nécessaires pour entreprendre des travaux de recherche et de développement sensibles. En 2016, le PCC a demandé expressément au système universitaire chinois de collaborer avec les meilleures universités techniques du monde afin d’acquérir des technologies émergentes et de les rapporter en Chine.

Trump a signalé que la campagne de pillage menée par la République populaire de Chine revient à exploiter les chercheurs chinois et constitue une menace à la sécurité nationale des États-Unis.

« L’acquisition par la RPC de technologies sensibles et de la propriété intellectuelle aux États-Unis afin de moderniser son armée est une menace à la vitalité économique de notre nation et à la sécurité du peuple américain », a-t-il précisé dans la proclamation.