Des prétendus séparatistes bloquent l’aide humanitaire vers l’est de l’Ukraine et, avec l’hiver qui approche, des millions de personnes courent des risques.
Ces « séparatistes » ont expulsé récemment les agences de l’ONU et toutes les organisations humanitaires internationales présentes dans l’est de l’Ukraine. L’acheminement non seulement de vivres, mais aussi de médicaments essentiels et d’autres fournitures de secours, se trouve limité, indique Stephen O’Brien, coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU. Environ 16 000 tonnes d’assistance* sont prêtes à être distribuées.
Le cas se présente malgré les appels répétés lancés à la Russie et aux « séparatistes » lors des réunions à Minsk du Groupe de contact trilatéral de l’OSCE et de la réunion en format « Normandie »* (Ukraine, Russie, Allemagne et France) tenue à Paris le 2 octobre. La Russie et les « séparatistes » doivent accorder l’accès à l’aide humanitaire, sans aucune restriction, conformément aux Accords de Minsk signés en septembre 2014 et février 2015.
L’ampleur du problème
Selon les estimations* du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, 150 000 personnes sont privées de la distribution mensuelle de vivres, 1,3 million risquent de perdre l’accès à l’eau et 30 000 n’ont pas reçu de matériaux pour la construction d’abris ni de produits de première nécessité. L’accès aux produits d’hygiène, aux vivres et aux fournitures médicales fait défaut à environ 60 000 personnes.
La suspension de l’aide humanitaire dans la région de Louhansk et de Donetsk nuira en particulier aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées. « Elle a de graves répercussions sur quelque 3 millions de personnes, à l’approche de l’hiver », déclare Stephen O’Brien.
D’après Tomáš Kocián, de l’organisation People in Need, le fioul et les matériaux nécessaires pour réparer les maisons font partie de l’aide qui est bloquée. « S’ils en sont privés, les gens vont geler », dit-il.
Les chirurgiens ne peuvent pas opérer, faute d’anesthésiants, et des médicaments essentiels, notamment l’insuline et les vaccins contre la tuberculose, sont pratiquement en rupture de stock. « Nous sommes profondément attristés de voir que tant de patients resteront à la traîne », regrette le docteur Bart Janssens, de Médecins sans frontières.
John Kirby, le porte-parole du département d’État américain, a appelé les prétendus séparatistes à « prendre des mesures immédiates pour améliorer la vie* des gens dont ils prétendent se soucier par-dessus tout ».
Rejoignez la conversation sur l’Ukraine en suivant @UnitedforUkr sur Twitter et abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire sur United for Ukraine*.
*en anglais