Pour traiter le palu, il faut d’abord le dépister. En Inde, la distance que doivent parcourir certains habitants pour passer un test de dépistage est l’un des plus gros obstacles qui se posent. Le trajet peut prendre des heures, voire plusieurs jours.
Mais ça change. Dans le cadre de son plan ambitieux pour éradiquer le paludisme d’ici 2030, l’Inde a formé quelque 900 000 bénévoles de la santé sociale, pour la plupart des femmes, qui sont chargés de se rendre au domicile des habitants. Ces agents ont avec eux des tests de diagnostic rapide, capables de dépister cette maladie infectieuse vectorielle dans une seule goutte de sang.
Il suffit de quatre minutes au Parasight*, l’un des kits de dépistage les plus modernes, pour donner les résultats. Ce test de diagnostic rapide est distribué par la société d’instrumentation médicale Becton, Dickinson and Company, basée aux États-Unis ; il a été développé par Sight Diagnostics Ltd. en Israël.
Les tests de diagnostic rapide figurent parmi les outils qui ont aidé l’Inde à réduire de 50 % le nombre d’infections par le paludisme depuis 2000. Y ont aussi contribué d’autres techniques nouvelles, notamment les moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, la pulvérisation résiduelle à l’intérieur et les associations thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT, artemisinin-based combination therapy), ce produit à base de plante étant utilisé avec un autre antipaludique.
Le docteur A.C. Dhariwal est directeur du programme national de contrôle des maladies vectorielles en Inde. Les tests de diagnostic rapide et le contingent de bénévoles sanitaires, explique-t-il, sont en train de donner des résultats. « Les gens savent qu’ils peuvent faire appel à la bénévole s’ils ont de la fièvre, et elle est chargée de faire du porte-à-porte pour administrer des tests de dépistage et surveiller la santé dans son village. »
Quand les communautés peuvent diagnostiquer rapidement et soigner le paludisme, les progrès sont eux aussi rapides. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux de mortalité due au paludisme a reculé de 85 % entre 2000 et 2014 dans certains pays d’Asie du Sud et de l’Est.
« L’Inde montre aux autres pays qu’en combinant engagement, partenariat et stratégies innovantes, nous pouvons éliminer le paludisme », a déclaré Mark Dybul, directeur exécutif du Fond mondial, un partenariat entre des gouvernements, la société civile, le secteur privé et des particuliers, dédié à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
*en anglais