Biologiste de formation, Jackson Dougan travaille pour l’Environmental Defense Fund à San Francisco ; il étudie l’effet des émissions de gaz à effet de serre sur les plantes, les animaux et leurs habitats. Il a accordé un entretien à ShareAmerica tandis que son mandat de délégué Jeunesse à l’ONU, d’une durée d’un an, tire à sa fin.

Que peut-on faire contre le changement climatique ? Est-ce que votre génération se mobilise ?

On peut faire plus, c’est sûr. Les jeunes s’intéressent réellement au changement climatique et à l’environnement. Ils commencent à se rendre compte que notre génération, dans 50 ans, va se retrouver aux prises de ces transitions [climatiques] massives ; si les changements ne se sont pas encore produits, ils nous frapperont de plein fouet certainement d’ici 2050 ou 2075. On a la responsabilité d’y faire face. Les jeunes sont de plus en plus motivés ; ils veulent changer la donne et s’attaquer à ce problème, en particulier près de chez eux. Beaucoup de jeunes font aujourd’hui des choix plus durables.

Vous avez mentionné la vaisselle réutilisable au lieu des produits en papier ou en plastique, et l’achat d’articles fabriqués de manière durable. Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ?

Faire plusieurs courses en même temps et conduire moins si on a une voiture. Utiliser des ampoules écoénergétiques. Se servir de sacs d’épicerie réutilisables. Mais la plus grande source de pollution, c’est notre utilisation de pétrole et de produits pétroliers. Si on essayait de réduire notre consommation, par exemple en conduisant moins, on pourrait voir une différence énorme. Si tout le monde aux États-Unis conduisait une voiture électrique – il y aurait encore un peu de CO2 émis par l’électricité, mais même avec ça – on ne produirait qu’une toute petite partie des émissions de carbone normalement émises par les moteurs à essence ou à diesel.

Jackson Dougan et Ban Ki-moon se serrent la main devant un hélicoptère (Crédit photo : Jackson Dougan)
Jackson Dougan, le délégué Jeunesse des États-Unis, en compagnie du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon (Crédit photo : Jackson Dougan)

Le changement climatique est difficile à comprendre. Comment pouvez-vous faire passer le message à plus de gens ?

Pour pousser les gens à agir et leur faire comprendre la gravité du changement climatique, les scientifiques peuvent expliquer ce phénomène dans un langage simple et éviter ce qui est trop complexe. Il faut donner des exemples concrets. Montrer des photos. Inviter les gens à être en contact avec la nature et nos ressources naturelles pour qu’ils voient ce qui se passe. La sécheresse en Californie est un bon exemple. Les gens voient ça de leurs propres yeux et … leur réaction est viscérale.

Il est important que les gens comprennent ces questions, qu’ils contactent leurs représentants élus et qu’ils fassent entendre leur voix dans la lutte contre le changement climatique.