
Pour la première fois en 25 ans, une nouvelle usine d’assemblage automobile a ouvert ses portes à Detroit. Mais ni General Motors ni Ford n’a coupé le ruban cérémonial le 20 novembre. C’est Mahindra & Mahindra, le géant indien de la production de tracteurs basé à Mumbai, qui a planté ses pénates à « Motor City ».
Séduit par les talents dans la filière des ingénieurs, Mahindra & Mahindra prévoit de doubler son investissement actuel aux États-Unis, de l’ordre d’un milliard de dollars, au cours des cinq prochaines années. La nouvelle usine de Detroit constitue un élément central de sa stratégie.

« Les rôles sont inversés : c’est une entreprise indienne qui vient aux États-Unis », commente Pawan Goenka, directeur général de Mahindra & Mahindra
L’usine construit des véhicules utilitaires tout terrains conçus par des ingénieurs américains au Mahindra North American Technical Center* de Troy, au Michigan, le site des activités mondiales de recherche et développement de la société dans le secteur automobile.
Le groupe Mahindra & Mahindra est arrivé au Michigan en 2013, dans l’intention d’y développer sa gamme de véhicules de tourisme. Comme il n’arrivait pas à trouver en Inde des ingénieurs d’un calibre suffisant, il s’est tourné vers la capitale mondiale de l’automobile, Detroit, et son vivier d’experts chez Toyota, Ford et d’autres grands constructeurs. Les coûts de main-d’œuvre sont plus élevés aux États-Unis, mais la compagnie affirme que le haut niveau d’expertise des travailleurs de Detroit compense cet inconvénient. Le développement et les tests des produits sont plus rapides aussi aux États-Unis.

« C’est un excellent exemple de l’importance que les États-Unis attachent aux liens avec le monde », s’est félicitée Nancy McLernon, directrice générale du collectif de sociétés internationales aux États-Unis Organization for International Investment.
« Quand on entend ‘connexions mondiales’, ajoute-t-elle, on se place souvent dans la perspective du consommateur et on pense aux achats à Walmart. Mais dans le cas présent, il s’agit de connexions mondiales qui se traduisent par des salaires. »
Le patron de Mahindra & Mahindra, Anand Mahindra, dit que son entreprise est ravie de faire des affaires aux États-Unis.
« Nous croyons dur comme fer à l’Amérique et au talent qu’on y trouve. Nous allons miser double sur l’Amérique », a-t-il déclaré en annonçant les plans d’expansion de la société. « Cela contribuera à la croissance de l’économie américaine. »
*en anglais