Il ne fait aucun doute que l’information est l’atout principal des citoyens quand il s’agit de responsabiliser leur gouvernement. Et grâce aux technologies de l’information, nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux à pouvoir le faire. Les exemples suivants ne sont qu’un début :

1. Mettre des caméras dans la pièce

Le secrétaire d’État John Kerry devant un microphone (C-SPAN)
Le secrétaire d’État John Kerry s’exprime devant des caméras de télévision à propos de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. (C-SPAN)

La chaîne de télévision câblée et radio C-SPAN* diffuse en direct les activités du Congrès et d’autres organismes du gouvernement américain. En 2013, le nombre d’Américains qui suivaient ces émissions chaque semaine a atteint les 47 millions*. Ils sont devenus plus nombreux à communiquer avec leurs représentants et à apporter leur contribution, sous forme financière ou autre, à des campagnes politiques.

2. Protéger les lanceurs d’alerte

Représentation graphique d'une femme qui porte un sifflet à la bouche tandis qu’un bras dans une manche de costume lui accroche une cible sur le dos (Département d’État/Doug Thompson)
Les lanceurs d’alerte peuvent devenir des cibles lorsqu’ils dénoncent des faits de corruption. (Département d’État/Doug Thompson)

De quelle manière les citoyens peuvent-ils dénoncer les infractions du gouvernement sans crainte de représailles ? Au Liberia, par exemple, les téléphones portables et les textos sont la solution. Un nouveau service d’assistance par SMS anonyme encore à l’essai permet aux Libériens de surveiller les activités de la police et de dénoncer les dérives. La police s’est engagée à donner suite à toutes les plaintes en menant des enquêtes et en fournissant des réponses au public.

Aux États-Unis, les lois sur les lanceurs d’alerte protègent les personnes qui dénoncent à qui de droit les comportements répréhensibles du gouvernement dont elles sont témoins.

3. Suivre les mouvements d’argent

Deux personnes se passent de l’argent en se serrant la main (Kiwiev/Wikimedia Commons)
Les pots-de-vin sont une forme courante de corruption. (Kiwiev/Wikimedia Commons)

Mille milliards de dollars*, c’est le total des pots-de-vin versés dans le monde chaque année, estime l’ONU. Le montant de cette corruption peut faire baisser de 17 % l’économie d’un pays ! Comment peut-on lutter contre ce fléau ? Une appli appelée Open the Books* a pour mission de mettre « chaque centime dépensé par le gouvernement [américain] – à tous les niveaux – en ligne et en temps réel », y compris le salaire des fonctionnaires. Les utilisateurs de l’appli ont ainsi vite découvert et claironné que le salaire du trésorier d’un district scolaire de l’Illinois était mystérieusement monté en flèche*, passant de 163 000 à 295 000 dollars en un an. Le trésorier purge actuellement une peine de neuf ans de prison.

4. Avoir accès aux documents gouvernementaux

Une pièce remplie de documents officiels (© AP Images)
Les documents officiels peuvent prouver ou démentir les déclarations des responsables. (© AP Images)

Les citoyens peuvent tenir les fonctionnaires responsables sans avoir recours à des smartphones ou à de nouvelles technologies. Parfois, le meilleur moyen consiste tout simplement à demander aux responsables de révéler ce qu’ils ont fait. De nombreux pays exigent la divulgation régulière des documents officiels. Aux États-Unis, la loi Freedom of Information Act* (FOIA) permet à quasiment n’importe qui – citoyen américain ou non – de faire une demande de mise à disposition de ces documents officiels sous format papier ou électronique auprès d’une centaine d’agences gouvernementales. Pour la seule année budgétaire 2013, ces agences ont reçu plus de 700 000 demandes de documents.

Les États-Unis et plus de 70 pays s’emploient à promouvoir la transparence et à combattre la corruption dans le cadre du Partenariat pour un un gouvernement ouvert*.  Regardez la carte des États membres* pour voir si votre pays en fait partie.

À vous de jouer

L’organisme Transparency International propose un kit anti-corruption* pour vous aider à rendre votre gouvernement responsable de ses actes. Si vous découvriez quelque chose de douteux, comment en parleriez-vous ? Sur un blog ? En envoyant une lettre à un journal local ? Ou est-ce que vous trouveriez un moyen plus original d’en faire part au grand public ?

 

*en anglais