Un monument national en hommage à Emmett Till et Mamie Till-Mobley aux États-Unis

Le 25 juillet, Joe Biden a signé la proclamation d’un futur monument national en hommage à Emmett Till et à sa mère, Mamie Till-Mobley. La date correspond à l’anniversaire d’Emmett Till, qui aurait eu 82 ans en 2023.

Noir originaire de Chicago, Emmet Till avait seulement 14 ans lorsqu’il a été lynché, en 1955, par au moins deux hommes blancs au Mississippi, un État où la ségrégation était encore bien ancrée. Son crime ? Une femme blanche l’accusait d’avoir flirté avec elle. Personne ne sera condamné en justice pour le meurtre du jeune homme. Et cette tragédie galvanisera le mouvement des droits civiques aux États-Unis.

« Nous devrions savoir (…) qui nous sommes vraiment en tant que nation », a déclaré le président Biden*. « Car seule la vérité permet la guérison, la justice, la réparation et un pas de plus vers la formation d’une union plus parfaite. »

Photo en noir et blanc d’une foule de personnes devant une église lors des funérailles d’Emmett Till (© George Quinn/Chicago Tribune/Tribune News Service/Getty Images)
Les funérailles d’Emmett Till, organisé à l’église Roberts Temple Church of God in Christ à Chicago le 3 septembre 1955, ont attiré une foule de plus de 125 000 personnes. (© George Quinn/Chicago Tribune/Tribune News Service/Getty Images)

Le monument national sera composé des trois sites historiques suivants :

  • Le site de Graball Landing, près de Glendora (Mississippi), où les autorités ont retrouvé le corps mutilé d’Emmett Till.
  • L’église Roberts Temple Church of God in Christ, à Chicago, où Mamie Till-Mobley a organisé les funérailles de son fils à cercueil ouvert afin que « les gens voient » ce qu’elle a vu.
  • Le palais de justice du deuxième district du comté de Tallahatchie à Sumner, au Mississippi, où deux des assassins d’Emmett Till ont comparu après le meurtre. Un jury composé uniquement de Blancs a acquitté les deux tueurs, qui admettront par la suite être responsables du lynchage du jeune Emmett.

« En tant que patriotes, nous savons que nous devons nous souvenir et enseigner notre histoire dans son ensemble, même si elle est douloureuse — d’ailleurs, surtout quand elle l’est », a souligné la vice-présidente Kamala Harris lors de la signature de la proclamation.

 

*en anglais