C’est à Bukavu, dans sa ville natale en République démocratique du Congo, que le docteur Mukwege a ouvert l’hôpital Panzi. Nous sommes en 1999. Le pays est alors en pleine guerre civile. Le chirurgien-gynécologue souhaite aider les femmes à accoucher ; il veut mettre fin à la mortalité infantile. Mais très vite, la réalité le rattrape : parmi les femmes qui débarquent à l’hôpital, beaucoup ont été violées, victimes d’une logique de guerre implacable, mise en place pour détruire les communautés locales.

« Ce que font le docteur Mukwege et son équipe à l’hôpital Panzi est extraordinaire », souligne Jill Biden, l’épouse du vice-président des États-Unis, dans le magazine Time. L’hebdomadaire américain a nommé récemment Denis Mukwege parmi les 100 personnes les plus influentes du monde, dans la catégorie « icônes ».

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Le docteur Mukwege à l’hôpital Panzi (@ Pinault/VOA)

Dix-sept ans après sa création, l’hôpital installé près de la frontière avec le Rwanda continue d’accueillir ces victimes de violences, dont certaines sont des fillettes. L’établissement prend également en charge les soins de femmes atteintes de fistules obstétricales. Un programme soutenu par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).

Le docteur Mukwege, quant à lui, ne se contente plus d’exercer son métier de médecin. En dépit des risques pour sa sécurité, il est devenu militant pour la défense des victimes de violences sexuelles.

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Le docteur Denis Mukwege avec Catherine Russell, l’ambassadrice itinérante des États-Unis pour les questions relatives aux femmes dans le monde. (Photo offerte par Women for Women International)

« Pourquoi devenir militant ? », lui demandait récemment Catherine Russell*, ambassadrice itinérante des États-Unis pour les questions relatives aux femmes dans le monde. « J’ai commencé à me demander pourquoi tout cela arrivait dans cette région, sans que personne n’agisse, répond-il. J’ai senti que je ne pouvais pas passer toute ma vie dans la salle d’opération. J’avais opéré une mère violée, et voilà que j’opérais sa fille. Je devais agir pour arrêter ça. »

Lauréat du prix Sakharov 2014, le docteur Mukwege est le héros du documentaire « L’homme qui répare les femmes », réalisé par Thierry Michelle et Colette Braeckman. Avec son équipe, il a soigné plus de 46 000 victimes de la violence basée sur le genre.

« Plus qu’un sauveur de tant de femmes et filles, le docteur Mukwege représente l’espoir », conclut Jill Biden dans le texte écrit pour le magazine Time.

Vous aussi, mobilisez-vous pour mettre fin à la violence contre les femmes !

 

*en anglais