Une invention qui ne manque pas de souffle

Voir une amie suffoquer à cause d’une crise d’asthme, il y a quelques étés, a incité Maya Varma à apprendre tout ce qu’elle pouvait sur les spiromètres, ces instruments qui permettent de mesurer la capacité pulmonaire et de surveiller l’état des poumons.

Mais quand elle s’est rendu compte que ces dispositifs pouvaient coûter des centaines de dollars, elle a décidé de passer à l’action. « Je me suis dit qu’il y avait bien quelque chose à faire », a expliqué cette jeune fille de 17 ans*, qui vit à San Jose, en Californie.

Maya s’est mise au travail. Armée d’une imprimante 3D, d’un logiciel gratuit d’accès libre et d’un smartphone, elle a inventé un instrument qui diagnostique cinq maladies pulmonaires, y compris l’asthme. Prix de l’appareil ? Seulement 35 dollars.

De quoi retenir l’attention du président Obama*, qui a mis en relief l’invention de l’adolescente lors du salon scientifique 2016 de la Maison Blanche, tenu le 13 avril. « Son but était d’utiliser la technologie des smartphones pour que toutes sortes de maladies puissent être diagnostiquées à beaucoup moins cher », a-t-il expliqué.

Ça fonctionne comment ?

Le spiromètre de Maya est composé de trois parties : une « coquille » imprimée en 3D, un capteur et une appli de portable. Quand une personne souffle dans la coquille, les données sont saisies par le capteur, et l’information sur la fonction pulmonaire est affichée dans l’appli.

En plus de l’asthme, l’invention de Maya peut diagnostiquer l’emphysème, la bronchite chronique, la maladie pulmonaire restrictive et la bronchopneumopathie chronique obstructive. Cette dernière touche environ 64 millions de personnes ; c’est la quatrième cause de décès dans le monde.

« Mon souhait est non seulement de réaliser, un jour, la prochaine grande avancée dans mon domaine, mais aussi de la rendre accessible à plus qu’un petit nombre de privilégiés dans le monde », a affirmé Maya.

La prochaine génération de scientifiques parmi les femmes

Le nouvel instrument de Maya lui a valu la première place*, d’une valeur de 150 000 dollars, à l’Intel Science Talent Search 2016. Ce concours scientifique pour lycéens est l’un des plus prestigieux des États-Unis.

Et cette année, pour la première fois, les filles, dont Maya, constituaient la majorité des 40 finalistes.

Il n’y a pas si longtemps encore, les femmes à travers le monde étaient sous-représentées dans les sciences, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques, et en particulier dans l’informatique, domaines où les salaires sont plus élevés. Mais la situation est en train de changer.

« On doit encourager un plus grand nombre de nos jeunes femmes et de nos minorités à faire carrière dans les sciences et la technologie, l’ingénierie, les maths et l’informatique », a souligné le président au salon scientifique de la Maison Blanche.

« On ne va pas réussir si la moitié de notre équipe est sur la touche. Surtout quand c’est la moitié la plus intelligente », a-t-il ajouté.

 

*en anglais