Il était temps. Le mammifère qui est la cible de choix des braconniers dans le monde entier bénéficie enfin des mesures de protection dont il a tant besoin.
Preuve que 180 pays prennent situation très au sérieux la situation de « l’artichaut à quatre pattes », leurs représentants réunis récemment lors d’une conférence* de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), en Afrique du Sud, ont banni le commerce de cet animal et des produits qu’on en tire.
Les amis des bêtes sont plus au courant du sort des éléphants et des rhinocéros que du pangolin. Pourtant, ce petit animal discret à l’allure préhistorique est menacé d’extinction. Pourquoi ? Parce que leurs écailles recouvertes de kératine (la même substance qui entre dans la composition de nos ongles et de nos cheveux) sont broyées et vendues pour leurs supposées vertus médicinales.

La conférence a aussi intensifié la protection des macaques de Barbarie* et des perroquets gris du Gabon*. Mais ce n’est pas tout.
Maintien de l’interdiction du commerce de l’ivoire

Les participants à la conférence ont refusé deux propositions de rouvrir le commerce de l’ivoire. Ces refus vont protéger les éléphants d’Afrique, extrêmement menacés par le braconnage*.
« Les marchés intérieurs de l’ivoire permettent aux réseaux de la criminalité organisée d’écouler l’ivoire provenant du braconnage par le biais du commerce légal et de maintenir la demande des consommateurs qui entraîne la crise du braconnage des éléphants », déclare Ginette Hemley du World Wildlife Fund (WWF).
Une lueur d’espoir pour les requins

Le requin-renard, le requin soyeux et certaines espèces de raies ont aussi fait l’objet de mesures de protection. Chaque année, jusqu’à 100 millions de requins sont tués pour leurs nageoires ou se font prendre dans des filets de pêche.
« C’est un grand pas en avant dans la prévention de leur surexploitation et du déclin de leurs populations », se réjouit Anna Oposa, plongeuse écologiste et « sirène en chef » à Save Philippine Seas*, faisant allusion aux nouvelles mesures de protection.
« Les requins-renards, les requins soyeux et les raies Mobula sont des attractions en plongée sous-marine. Ils sont donc évidemment plus intéressants vivants que morts », ajoute-t-elle.
*en anglais