Laura Stachel a cofondé We Care Solar, une organisation qui fabrique des « valises solaires » capables d’alimenter l’éclairage et du matériel médical électrique dans les zones sans accès fiable à l’électricité.
Les femmes entrepreneures comme elle, qui transforment la vie des gens et contribuent à la croissance économique, sont au centre du Sommet mondial de l’entrepreneuriat*, cette semaine, en Inde. Découvrez comment Laura a trouvé son idée d’entreprise et dépassé les obstacles à sa création.
Comment votre idée vous est-elle venue, et comment en avez-vous fait une organisation à but non lucratif ?
Après avoir travaillé comme obstétricienne à mon compte pendant de nombreuses années, j’ai commencé à me pencher sur les questions de santé publique. Je me suis rendue dans un hôpital au Nigéria, en 2008, pour voir comment les soins étaient administrés là-bas. J’ai été vraiment choquée de voir que l’hôpital n’avait de l’électricité que par intermittence et aucune électricité ni éclairage pendant 12 heures par jour. Mon mari a monté un système électrique solaire pour alimenter l’hôpital, et les taux de mortalité ont baissé. Beaucoup de dispensaires ont commencé à vouloir avoir accès à l’énergie solaire. Alors on a créé un système qui tenait dans une valise, et qui pourrait être transporté dans n’importe quel dispensaire ayant besoin d’électricité. Au début, on était bénévoles, puis on a lancé une association à but non lucratif pour que notre solution solaire puisse prendre de l’ampleur.

Avez-vous été confrontée à des difficultés en tant que femme entrepreneure ?
Je ne pense pas avoir jamais été freinée par le fait d’être une femme. Les difficultés que j’ai rencontrées étaient plutôt liées à mon manque d’expérience du monde des affaires, notamment en matière d’organisations à but non lucratif. Améliorer les soins maternels me passionnait (…) mais je n’avais aucune expérience dans la fabrication, la chaîne d’approvisionnement, la logistique, les programmes internationaux ou le management. Il m’a fallu chercher des mentors qui pourraient m’apporter un soutien, et monter une équipe pour compléter mes compétences en santé publique.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes filles qui rêvent de monter une entreprise ou une association ?
Vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses dès le début ni d’imaginer un plan d’ensemble. Ce qu’il vous faut simplement, c’est quelque chose qui peut vous passionner. Si vous pouvez résoudre une petite partie d’un problème, ce sera déjà un début et ça vous permettra de faire face à d’autres problèmes que vous allez pouvoir résoudre.
Quelle est la partie la plus satisfaisante pour vous dans ce travail ?
J’adore rencontrer les prestataires de santé qui interviennent dans des endroits divers du monde, découvrir leur vie et trouver des moyens de les soutenir dans le travail qu’ils effectuent. Ils me disent que leurs centres médicaux sont métamorphosés quand on leur fournit de l’éclairage et de l’électricité solaire. Des centaines de milliers de centres de soins ont besoin d’un approvisionnement fiable en électricité, et je suis vraiment reconnaissante de faire partie d’une coalition qui s’efforce de répondre à ce problème mondial.
Une version plus étoffée* de cet article a été publiée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) sur sa page Medium.com dans une série réalisée à l’approche du Sommet mondial de l’entrepreneuriat.
*en anglais