Le président Obama s’adressant à un groupe de jeunes leaders africains (© AP Images)
Le président Obama a donné des conseils sur la politique à de jeunes Africains réunis au Sommet présidentiel Mandela Washington Fellowship 2016. (© AP Images)

« Ne vous préoccupez pas autant de ce que vous voulez être, mais préoccupez-vous davantage de ce que vous voulez faire. »

C’est un conseil que le président Obama donne régulièrement aux jeunes. Ceux auxquels il s’adresse ont souvent des ambitions politiques. Alors, Barack Obama veut leur faire comprendre qu’ils peuvent tenter dès maintenant d’apporter les changements sociétaux qu’ils souhaitent voir. « On n’a pas besoin d’avoir un poste pour le faire », insiste l’hôte de la Maison Blanche.

Ambition contre apathie

Dans certains pays, les fonctions politiques n’intéressent pas forcément les jeunes gens brillants parce qu’ils se méfient des institutions publiques.

Comment les convaincre qu’ils ont les qualités voulues ? C’est la mission que s’est donnée Hadeel Ibrahim, la directrice de la fondation Mo Ibrahim*. Dans beaucoup de pays en développement, la moitié de la population a moins de 18 ans*. Or les élus sont souvent plus âgés. Dans ces conditions, une relation de mentorat n’est pas nécessairement facile à établir entre eux et les jeunes militants.

Dans certains pays subsahariens, ajoute-t-elle, la moyenne d’âge des politiques est de 65 ans. Celle des populations qu’ils gouvernent : 19 ans.

C’est dire l’importance des enjeux politiques que représente la jeunesse : « Dans les dix prochaines années, on pourra remporter une élection sans une seule voix des plus de 30 ans », a déclaré la fondatrice de la fondation Mo Ibrahim le 22 juillet au Wilson Center, à Washington.

Là où les systèmes politiques doivent être réformés, y compris dans certains pays où les changements sont revendiqués en vain depuis de nombreuses années, « vous n’avez pas à attendre », conseille-t-elle aux jeunes. « Attaquez-vous au système de manière légitime. »

Les changements se feront, affirme-t-elle, au fur et à mesure que les jeunes créeront des mouvements pour eux-mêmes et leur génération afin de remettre en question le statu quo. Il faut des leaders capables d’inspirer les autres pour rétablir la confiance dans la vie politique, affirme Hadeel Ibrahim. Et les jeunes doivent prendre l’initiative parce que leur leadership va de soi.

L’avenir pourra leur réserver des surprises. « Qui [voyant Obama à l’âge de 19 ans] se serait exclamé “Oh, Barack Obama, il va être président” ? », a-t-elle lancé. Comme le président, elle pense que la meilleure façon de procéder, c’est de commencer par défendre une cause à laquelle on tient.

 

*en anglais