Washington s’apprête à déclencher le retour automatique des sanctions de l’ONU contre l’Iran

Michael Pompeo à un pupitre, debout entre deux autres personnes (© Mike Segar/AFP/Getty Images)
Avec Kelly Craft, la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, à sa droite, et Brian Hook, le représentant spécial des États-Unis pour l’Iran, à sa gauche, le secrétaire d’État Michael Pompeo a annoncé que Washington prenait des dispositions pour rétablir les sanctions de l’ONU contre le régime iranien, lors d’une conférence de presse tenue le 20 août à New York. (© Mike Segar/AFP/Getty Images)

Les États-Unis rétablissent les sanctions de l’Organisation des Nations unies contre la République islamique d’Iran pour empêcher le régime d’acheter et de vendre des systèmes d’armements avancés ou de fabriquer une bombe nucléaire.

Le secrétaire d’État Michael Pompeo a annoncé cette décision le 20 août, depuis le siège de l’ONU, et a appelé la communauté internationale à apporter son soutien pour faire face au comportement pernicieux du régime iranien.

« Notre message est extrêmement simple : les États-Unis ne permettront jamais au principal État au monde qui soutient le terrorisme d’acheter et de vendre librement des avions, des chars, des missiles et d’autres types d’armes classiques, a déclaré M. Pompeo. Ces sanctions de l’ONU maintiendront l’embargo sur les armes. »

La Résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a approuvé l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, permet aux États-Unis de rétablir automatiquement (“snapback”) les sanctions contre l’Iran, une disposition qu’avaient soulignée les responsables du gouvernement Obama à l’époque. La réimposition des sanctions prendra effet 30 jours après l’annonce faite par M. Pompeo.

Outre le prolongement de l’embargo sur les armes qui devait prendre fin en octobre, cette mesure signifie que le régime iranien devra cesser ses tests de missiles balistiques et suspendre l’enrichissement de l’uranium qui pourrait soutenir un programme d’armes nucléaires.

La décision prise par Washington fait suite au rejet par les dirigeants iraniens, en juin, de la demande de l’Agence internationale de l’énergie atomique d’accéder à deux sites nucléaires et aux violations répétées de l’embargo sur les armes.

Un rapport récent de l’ONU indique que le régime iranien défie l’embargo en fournissant des armes à des groupes agissant à son compte et à des organisations terroristes à travers le Moyen-Orient. Il note également que les caches d’armes saisies au large des côtes du Yémen, en novembre 2019 et en février 2020, provenaient d’Iran, comme l’étaient aussi les armes utilisées dans les attaques de septembre 2019 contre des champs pétroliers en Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite s’est jointe au Bahreïn, aux Émirats arabes unis, au Koweït, à Oman et au Qatar dans une lettre récente au Conseil de sécurité de l’ONU, l’exhortant à renouveler l’embargo sur les armes, a indiqué M. Pompeo. « Étant voisins de l’Iran, ils savent mieux que quiconque les ravages que l’Iran pourrait créer avec ces armes. »

Les États-Unis emploient des sanctions économiques pour obliger le régime de Téhéran à cesser d’alimenter les conflits au Moyen-Orient et à renoncer à se doter d’armes nucléaires. « Nous ne permettrons jamais à la République islamique d’Iran de disposer d’une arme nucléaire », a martelé M. Pompeo.

« Les actions d’aujourd’hui mettent une pression supplémentaire sur l’Iran pour qu’il se comporte comme un pays normal et revienne à la table des négociations », a souligné le secrétaire d’État américain.